A Hellemmes, présentation sur les grilles de la Mairie, 155 rue Roger Salengro - du 5 au 13 mars 2022.
A l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, l’inventaire en partenariat avec le CCAS d’Hellemmes, choisit de mettre à l’honneur plusieurs femmes actives dans le monde de l’art et présentes dans la collection d’art contemporain de l’artothèque.
Pour cette première édition, ce sont les œuvres de 18 femmes inspirantes - plasticiennes, photographes, graveuses - qui ont été reproduites afin d’être exposées sur les grilles de la mairie d’Hellemmes du 5 au 13 mars 2022.
Ces œuvres témoignent de la place que leurs auteures occupent dans le champ de l’art et d’une certaine manière, de leur combat mais aussi fierté à y contribuer alors que notre société, en privilégiant davantage les hommes, continue de perpétuer un système qui invisibilise les arts réalisés par les femmes.
Il pourrait sembler quelque peu dépassé de dédier une exposition exclusivement aux femmes et participer à la journée du 8 mars, mais la réalité est là et les chiffres tenaces : les artistes femmes restent cruellement sous-représentées dans les expositions et les collections de musées, quand elles n’en sont pas complètement absentes.
En tant qu’acteur du monde de l’art, il est de notre responsabilité de participer à rééquilibrer la visibilité du travail des femmes. C’est le sens de cette exposition tout comme celui de la programmation de l’inventaire.
A travers Elles font l’art, toutes ces artistes, de générations, sensibilités et pratiques artistiques différentes , sans être forcément féministes, interrogent la place des femmes dans la société et nous livrent en creux, ce que cela signifie, pour elles d’être femme … Il nous tenait à cœur de les mettre en lumière et de les remercier aux côtés des nombreuses autres artistes femmes de la collection que nous n’oublions pas. Leur travail ainsi que les œuvres originales des visuels exposés à ciel ouvert sont à retrouver à l’artothèque !
Elles font l’art avec : Anaïs Boudot, Emile Breux, Hélène Charpiot, Marie-Noëlle Deverre, Phoebe Dingwall, Catherine Duverger, Catherine Grangier, Matild Gros, Guacolda, Jacqueline Gueux, Sophie Hélejules, Chourouk Hriech, Véronique Hubert, Coraline Magny, Myriam Méchita, Françoise Pétrovitch, Elene Usdin, Amélie Vidgrain.
Les oubliées, intervention manuelle sur négatif de verre, 2021
Avec Les oubliées, Anaïs Boudot met en lumière les femmes, en particulier les artistes, avec une intention évidente de réparation et réhabilitation. Cette série de photographies, réunie au sein d’un livre, a été réalisée dans le cadre d’une carte blanche confiée à l’artiste par l’éditeur The Eyes.
Berthe veille (détail), sérigraphie, 2020
Berthe veille est le portrait de Berthe Morisot, rare représentante féminine du mouvement impressionniste, trop souvent oubliée à laquelle Emilie Breux rend hommage à travers une série de dessins déclinés en 130 variations de couleurs et de traits…
Hélène CHARPIOT
Intérieurs, photographie, 2011
Hélène Charpiot nous questionne sur notre rapport au corps dans sa dimension matérielle, un corps à la fois contraint par l'espace réel et par le cadrage de l'image. Il devient alors étrange, insolite et habite différemment le monde. Ce dernier tente de trouver une place et se fond dans le décor…
A col ouvert (détail), linogravure, 2017
Jouant sur les analogies entre anatomie et dentelle, les estampes A col ouvert interrogent la notion de col : cols de dentelle, cols du corps humain (notamment de l'utérus) et cols de montagnes. Marie-Noëlle Deverre a été particulièrement marquée par l’histoire de la dentelle et la violence qui y est attachée…
Contained (détail), aquarelle, 2014
Contained fait partie d’une série d’aquarelles que l’artiste a développées en 2014. Délaissant pour un temps la trame de la toile, Phoebe Dingwall a souhaité faire vibrer sur le papier les couleurs diluées à l’eau pour jouer sur les superpositions et exprimer les sentiments qui l’habitaient à ce moment là…
Espace des songes, photographie, 2008
Espace des songes est une série de photographies réalisées par Catherine Duverger à l’occasion de la publication en 2008 du livre au titre éponyme (Éditions Encrage). Les images photographiques et picturales de Catherine Duverger sont le fruit de fictions inspirées de la poète Ilse Garnier…
Sous les jupes des filles tourbillonnent les vies, linogravure, 2012
Avec poésie et humour, l’artiste décline une série de propositions qui démystifient les hypothèses les plus folles sur ce qui se passe sous les jupes des filles, tout en racontant l’histoire singulière des femmes dans leurs différentes facettes et complexité…
La ronde, linogravure, 2021
Inspirée par trois chanteuses de polyphonies occitanes qui chantent et dansent à l’aube, cette gravure se présente comme une ode au chant et à la liberté des corps dans une nature enjouée et accueillante…
Personne ici d’autre que moi, eau forte, 2010
La présence de l'odalisque d'Ingres dans cette gravure, figure mythique du XIXe siècle, témoigne d'un triple hommage de Guacolda, à son auteur, à son modèle et à sa mère. L’artiste y a ajouté une touche très personnelle et fantaisiste, non sans poésie en la recouvrant, par superposition, d'une flopée de petits nounours…
Petits Pieds (détail), encre - découpage et assemblage sur papier, 1985
Le regard de Jacqueline Gueux semble avoir été happé par ces deux pieds, délicatement vernis de rouge, en train de se déchausser sous une table supposée et donc normalement à l’abri des regards. Enfin libérés des escarpins à talons, les doigts de pieds peuvent se détendre et s’épanouir dans un mouvement de soulagement et délassement…
Les précaires, dessin, 2015
Les précaires, série de dessins traités à la sanguine, donnent à voir des personnages perchés en haut d'un simple fil, qui s'adonnent, tantôt à un jeu d'équilibre, tantôt flottent comme des ballons d'hélium, symboles ludiques d'une insouciance enfantine, mais aussi de fragilité…
Le Coin de mon salon, sérigraphie, 2019
Cette sérigraphie tire son origine d’une œuvre conçue en 2017 pour l’exposition « Faire ailleurs » à la galerie Anne-Sarah Bénichou (Paris). Chourouk Hriech avait dessiné directement sur le mur un vaste espace domestique qui, dans la tradition des peintures d’intérieurs du début du XXe siècle, donnait à voir son environnement intime. L’artiste propose ici une version pérenne de cet ouvrage éphémère et aujourd’hui disparu…
UTOPIA J´INSISTE-CHARLESTON / route de Malves - la boîte Blanche Le Noyau édition #1 (détail), photographie, 2013
Le personnage, « Utopia », interprétée par l’artiste elle-même, prend la forme d’une fée ambassadrice d’un pays imaginaire, la Spotniavie. Dotée d’ailes, d’un voile bleu et d’une sorte de prothèse cubique, elle se confronte à son environnement et s’autorise toutes les expérimentations…
Esther bleu cyanure, cyanotype sur voile de lin, 2012
Avec ce portrait, ainsi reproduit, par le prisme de la dentelle et de l’empreinte de la lumière sur le voile de lin au moyen du cyanotype, l’artiste redonne vie à des personnes oubliées, dont elle ne connait que le nom inscrit au dos de la photo trouvée, ici une certaine Esther…
J’ai mangé tes rires jusqu’à en devenir bleu, sérigraphie, 2020
Cette œuvre, issue d’un dessin réalisé par Myriam Mechita, met en scène une contorsionniste en plein numéro. L’artiste choisit cette figure comme symbole contemporain de la femme, contrainte de se mettre dans tous les sens pour pouvoir être qui elle est, exister en somme…
Sans titre - série Rougir, sérigraphie, 2010
La série Rougir réunit un grand nombre de sérigraphies réalisées par Françoise Pétrovitch entre 2005 et 2015 autour du monde de l'enfance et sans doute aussi d’images métaphoriques de nos peurs. Françoise Pétrovitch a abordé ce travail comme un « work in progress » qui a augmenté d’année en année avec comme dénominateur commun : la couleur rouge, couleur des émotions selon l’artiste…
Sans titre, photographie, 2012
Cette photographie d’Elene Usdin fait partie d’une série, issue d’une commande de La rose des vents, Scène nationale Lille Métropole Villeneuve d’Ascq, pour la saison 2012-2013. L’accent est mis sur la théâtralisation du quotidien avec des images qui interrogent la place de la femme dans l’espace domestique…
Sans titre, monotype, 2021
Familière des portraits de femmes, Amélie Vidgrain choisit, dans ce monotype, de représenter son modèle de dos. De qui s’agit-il : une femme, une jeune-femme, une petite fille ? Que regarde t’elle et quel horizon se déploie sous ses yeux? A quoi rêve-t-elle ? L’artiste laisse planer le mystère et nous maintient volontairement dans le flou…
Attention les visuels au sein de la collection ne sont pas libres de droit !